Découvrez la scène musicale girondine vue par les bibliothécaires musicaux !

Estebe, Didier


Didier Estèbe, ancien manager des Noir Desir, est le créateur et directeur de la salle le « Krakatoa » située à Mérignac. Il est l’un des plus anciens « activistes » de la scène rock bordelaise.

Depuis 1982, cet « aficionado des Noirs Dés » – lui et Bertrand Cantat s’étaient connus dans la cour d’un lycée de Bordeaux – s’occupait du groupe : des concerts bricolés dans les salles des fêtes au collage d’affiches, à la technique et jusqu’aux tournées internationales. « Tous ces métiers et toutes ces expériences m’ont permis de voir le bordel que c’était pour un groupe qui débute sans moyens, ce qu’il manquait pour une salle, pour une tournée. »  C’est à l’occasion d’une répétition de Noir Désir, fin 1989, dans la salle des fêtes de Mérignac-Arlac, que son manager décide d’y poser ses valises. Le maire, Michel Sainte-Marie, accepte sans problème. « Sans la ville, on ne serait pas là », reconnaît Didier Estèbe, surnommé un temps « le Che Guevara des musiques actuelles », pour ses utopies, ses valeurs humaines, mais aussi son tempérament sanguin. Deux ans plus tard, il quitte Noir Désir, « la mort dans l’âme ». Il va faire partie de cette génération de militants bâtisseurs des musiques amplifiées à Bordeaux, avec Eric Roux, de la Rock School Barbey, Patrick Duval, de Musique de nuit Diffusion, aujourd’hui au Rocher Palmer, et Patrice Dugornay, de Rock & Chanson. Tous se retrouvent dans le Réseau aquitain des musiques amplifiées (RAMA), dont Didier Estèbe est l’un des membres fondateurs avec les trois autres, chargé de structurer cette filière.

D’abord salle de diffusion – une programmation éclectique actuelle de quarante-cinq concerts en moyenne -, le Krakatoa va ajouter petit à petit des cordes à sa guitare. Il impose une première partie dans chaque concert. Les prix d’entrée ne doivent pas dépasser 25 euros et on refuse tout groupe aux propos sexistes ou homophobes. Son directeur, un des rares à avoir été « des deux côtés de la barrière », propose rapidement des répétitions, une pépinière pour la scène locale, des résidences, un centre de ressources d’informations pour consulter gratuitement revues, guides et ouvrages de référence. Dans cet esprit, d’abord sous format papier, aujourd’hui sur tablette numérique et clé USB, le « Krakat » propose gratuitement une sorte de couteau suisse des informations sur le statut de l’artiste, les contrats du spectacle, le développement d’un projet ou encore la gestion d’une association. Près de cinq cents unités ont déjà été distribuées. La structure girondine est devenue la tête d’un réseau de dix régions, sept de plus attendues cette année.  Une fois par mois, boule à facettes, sirop de grenadine et bonbons accompagnent les « Krakaboums », où des mômes entre 4 et 10 ans se déhanchent les samedis après-midi sur du Clash ou les Ting Tings. Des goûters-concerts sont aussi organisés avec des groupes. Et si le jeune ne vient pas au Krakatoa, le Krakatoa va à lui, de la maternelle au lycée, dans le cadre d’ateliers, de rencontres, de visites. Jusqu’aux plus malades d’entre eux : depuis quatre ans, des miniconcerts sont organisés à l’hôpital des enfants ou dans d’autres services du CHU tout proche. (D.R.) (Le Monde) (Claudia Courtois)

Animations en bibliothèque :

Médiathèque de Mérignac – Programmation musicale avec la Pépinière du Krakatoa