Découvrez la scène musicale girondine vue par les bibliothécaires musicaux !

2021, une année en musique : les coups de cœur des bibliothécaires musicaux – épisode #1

Malgré une année musicale en demi-teinte, les bibliothécaires musicaux des bibliothèques de Bordeaux Métropole vous présentent leurs coups de cœur de l’année 2021 ! A vos écouteurs !

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Détail de la playlist :

« Club Coco : une compilation de Coco Maria » (2021) (Musiques latines) (Label : Les Disques Bongo Joe) (CD) proposé par Sylvette P. (Médiathèque Jean Vautrin Gradignan) 

« Quelques pépites afro-latines réunies par Coco Maria. DJ d’origine mexicaine celle-ci anime une émission hebdomadaire « Club Coco » sur Worldwide FM (station lancée par Gilles Peterson) et elle mélange allégrement des morceaux venant aussi bien de Colombie que d’Amsterdam, Saint Etienne, Londres (..) Un album bigarré, joyeux et la bande son d’artistes de culture latino-américaine mais ouvert à toutes les autres musiques ! »

Nick Cave : « Carnage » (2021) (Alternative Rock) (Label : Goliath Records, Londres) (LP/CD) proposé par Julien M., (Bibliothèque Jean de La Ville de Mirmont / Bordeaux)

« Magnifique retour de l’emblématique rockeur australien dans ce nouvel album composé pendant le confinement avec Warren Ellis, son éternel compère des légendaires Bad Seeds. Lucide mais finalement emplie d’espoir, cette œuvre onirique sonne comme une renaissance. »

The Daptone Super Soul Revue Live! At The Apollo (2021) (Funk / Soul) (Label : Daptone Records) (2 CD) proposé par Nicolas C. (Bibliothèque de Bordeaux)

« Alors que le label new yorkais vient de perdre coup sur coup quelques un(e)s de ses piliers comme Sharon Jones, Charles Bradley et Naomi Shelton, voici que parait l’enregistrement d’une « revue » des artistes du dit label capturés en concert dans la salle mythique de l’Apollo de Harlem en 2014. Reproduisant une tradition inaugurée par les labels Stax, Motown ou Atlantic dans les années 1960. Attention : nous avons entre les mains et les oreilles l’un des meilleurs disques du label tant au niveau des interprétations que de la qualité de l’enregistrement. Tout sonne juste. On a l’impression d’y être ! Et le livret d’accompagnement est à la hauteur de l’objet, ce qui ne gache rien. Indispensable à tout amateur de soul / funk contemporaine ».

Laura Cahen : « Une fille » (2021) (Chanson francophone) (Label : PIAS) (LP) proposé par Margot D. (Médiathèques de Saint-Médard-en-Jalles)

« La guitariste et chanteuse Laura Cahen est de retour avec un second album onirique et féministe. La musicalité et la voix de la chanteuse nous transportent dans un univers émouvant et captivant. A la différence de son premier album, « Une fille » contient une touche électro très bien amenée par Dan Levy, la seconde moitié du groupe The Do. Laura Cahen s’inspire de la nature pour créer un espace musical fantasmagorique. Cet album est également plus intimiste et féministe : il est question d’amour, de sexualité et d’affranchissement. La chanteuse partage un duo avec Yael Naïm sur la magnifique chanson « Coquelicot ». Un gros coup de cœur pour la chanson « Brume électrique », en partie inspirée des films « Dans la brume électrique » de Bertrand Tavernier et de « The Voices » de Marjane Satrapi ainsi que de la chanson de Feist « The limite to your love ». On y parle de meurtre et de folie, le tout dans une ambiance très organique, élégante et électro pop. Un vrai petit bijou ! »

Naïssam Jalal : « Un autre monde » (2021) (Musiques du monde, Jazz d’influence ethnique) (Label : Les Couleurs du Son, Ury) (CD) proposé par Julien M. (Bibliothèque Jean de La Ville de Mirmont  / Bordeaux)

« Intime et émouvant double album de l’envoûtante flûtiste et compositrice franco-syrienne pour les dix ans de son ensemble musical « Rhythms of Resistance ». Naviguant entre musiques arabes et jazz, Naïssam Jalal a imaginé un répertoire sans frontière entre son fidèle quintet sur le premier disque et l’Orchestre National de Bretagne dirigé par Zahia Ziouani sur le second. La musicienne inclassable et inspirée qui signe ici l’intégralité des compositions et des arrangements est toujours en résistance. »

Painted Shrines : « Heaven And Holy » (2021) (Folk Rock, Indie Rock) (Label : Woodsist) proposé par Nicolas C. (Bibliothèque de Bordeaux)

Le duo Painted Shrines est né de la collaboration entre Glenn Donaldson du groupe Skygreen Leopards et Jeremy Earl du groupe The Woods. Il sort ici leur premier opus proposant une pop mélancolique et psychédélique. Un chaînon manquant entre les Byrds et les Stone Roses. L’occasion ici de mettre en lumière l’excellent label Woodist qui compte dans ses rangs des artistes comme Sic alps, The Woods, The Babies, Kevin Morby, White Fence, Fresh and Onlys, Real Estate pour n’en citer que quelques uns. Un label majeur de la scène indé américaine des années 2000-2020″.

Celeste : « Not your muse » (2011) (Néo Soul) (Label : Polydor) (LP/CD) proposé par Elise R. (Médiathèque du Taillan-Médoc) et Solenne M. (Médiathèque Jean Degoul / Eysines) 

« Voici Celeste, chanteuse britannnique et sensation soul qui a rythmé ce début d’année ! Influencée par de vieux morceaux d’Etta James ou Muddy Waters la jeune femme a commencé la musique à 16 ans, et écumé les petites salles de Londres et Brighton avant d’accéder à une vraie reconnaissance professionnelle. Car Celeste a une voix en or, capable d’envolées vocales impressionnantes comme de titres délicats, presque murmurés ou écorchés. Son timbre de voix vous fera certainement penser à Amy Winehouse ou Adele, mais loin d’une pale copie la chanteuse a un vrai talent d’écriture et d’interprétation qui lui promettent un bel avenir musical. Un magnifique album, touchant et mélancolique, à découvrir ! »

« La nouvelle étoile apparue dans le cosmos musical britannique se prénomme Celeste. On parle d’elle avec passion depuis près de deux ans, et son premier album était attendu avec impatience. Enfin sorti, il dévoile l’émergence d’une future diva soul. Chaque morceau permet d’écouter l’étendue de sa voix à la fois écorchée et intense. Agée de 27 ans, originaire de Californie et anglaise d’adoption depuis ses 3 ans, elle reçoit en 2020 le Brit Award de l’artiste montante et le prix BBC Sound of 2020. Comparée à Adele ou Amy Winehouse, cette jeune chanteuse réussit à s’approprier différents styles variant du pop, neo soul, aux ballades plus jazzy. A vos écouteurs, cette artiste est faite pour durer. »

Jean-Guihen Queyras et Alexandre Tharaud : « 𝘾𝙤𝙢𝙥𝙡𝙞𝙘𝙚𝙨 » (𝟮𝟬19) (Musique classique)  (Label : Harmonia Mundi) proposé par Solenne M. (Médiathèque Jean Degoul / Eysines) 

« Ces deux talentueux musiciens ne sont pas à leur premier essai en matière de duo puisqu’ils ont déjà réalisé plusieurs opus ensemble. Jean-Guihen Queyras, au violoncelle et Alexandre Tharaud, au piano se sont réunis une nouvelle fois pour réinterpréter ici différents chefs-d’œuvre classique. Une restitution d’airs variés connus ou méconnus sont approchés, passant de Kreisler à Brahms, de Tchaïkovsky à Fauré … une promenade musicale oxygénée et poétique dans l’univers de la musique classique. »

The Night Beats :  » Outlaw R&B » (2021) (Rock Psychédélique) (Label : Fuzz Club Rcds)  proposé par Sébastien Haramboure (Bibliothèque de Bordeaux / Capucins Saint Michel) 

« Le R&B hors la loi…est une musique pour les sans frontières, les gens libres, les exclus et les oubliés. Le hors la loi est un coureur. Celui dont l’esprit n’est pas vendu par un pitch parfait et des ongles propres. Grâce à cet album, vous pouvez échapper aux contraintes d’un féodalisme mental et vous prélasser dans la lueur euphorique du R&B psychédélique » . Danny Lee Blackwell

Hubert Lenoir : « Pictura de Ipse » (2021) (Pop déjantée) (Label : Simone Records) proposé par François P., (Médiathèque Jean Vautrin Gradignan)

« L’androgyne québécois est dans un héritage glam modernisé, version pop et déjanté. Assisté de Mac Demarco à la batterie et de Kirin J. Callinan à la guitare, le vingtenaire à la gueule d’ange déroule son univers excentrique et décomplexé, mêlant pop, rock et grooves synthétiques, ballades et défouloirs dans ce deuxième disque singulier et haut en couleurs. »

Aaron Frazer : « Introducing… » (2021) (Soul) (Label : Easy Eye Sound) proposé par Nicolas C. (Bibliothèque de Bordeaux)

« Introducing… comme son ,om l’indique est le premier album solo d’Aaron Frazer, par ailleurs chanteur et batteur des excellents « Durand Jones & The Indications » dont je conseille très vivement tous les albums. Produit par Dan Auerbach des Black Keys, ce disque de soul raillera les aficionados du genre. A l’image du label « Easy Eye Sound« , ce disque, assez classique dans la forme, pose un jalon de plus dans l’exploration des styles musicaux du sud des Etats-Unis : Soul Blues avec Robert Finley, Swamp Rock avec Tony Joe White, country avec John Anderson. Un label musical qui ne rejette pas les musiques urbaines en produisant aussi les albums de Yola ou Shannon and The Clams ».

Floating Points , Pharoah Sanders & The London Symphony Orchestra : « Promises » (2020) (Jazz / Ambient) proposé par Jérémie V. (bibliothèque de Bordeaux Mériadeck)

« D’un côté, l’américain Pharoah Sanders, 80 ans, saxophoniste légendaire du free jazz, compère de Don Cherry, d’Alice Coltrane ou encore de Sun Ra. De l’autre, Sam Shepherd, 35 ans, alias Floating Points, ex chercheur en neurogénétique anglais, aujourd’hui électronicien hyper créatif et digger érudit, producteur d’une techno au carrefour du jazz et de l’ambient. L’histoire veut que P. Sanders, impressionné par le travail de son cadet, ait cherché à le rencontrer. Résultat : Floating Points a composé 9 pièces hypnotiques, enregistrées par le London Symphonic Orchestra, sur lesquelles il joue du piano et de l’harpsichord. Un écrin idéal pour les envolées tout en retenues du sax de P. Sanders. L’auditeur·ice se retrouve alors complètement transporté·e, dans un état quasi méditatif. Un disque céleste qui fait rimer cosmique et symphonique. »

Little Simz : « Sometimes I might be introvert » (2021) (Hip-Hop) (Label : Age 101 Music) proposé par Audrey A. (Bibliothèque de Bordeaux Mériadeck)

« La rappeuse londonienne Simbi Ajikawo aka Little Simz, revient avec son quatrième album, seulement deux ans après l’excellent « Grey area » confirmant ainsi son génie créatif et s’impose plus que jamais sur le devant de la scène internationale. « Sometimes I might Be Introvert » est un album groovy piochant aussi bien dans la soul des années 70 (« Woman » feat. Cleo Sol, “Two Worlds Apart”, “Ovation”), le funk, le jazz et l’afro-beat (« Point And Kill » feat. Obongjayar et « Fear no man »). Intime et engagé, rien n’est laissé au hasard dans cet enchainement de 19 morceaux, où l’artiste aborde librement des thèmes qui lui tiennent à cœur comme le féminisme, le racisme, l’amour ou encore la famille. Little Simz est devenue grande, longue vie à Queen Simz ! »

Feu ! Chatterton : « Palais d’argile » (2021) (Pop Rock) (Label : Caroline Records / Universal) proposé par Solenne M. (Médiathèque Jean Degoul / Eysines) 

« La couleur bleue façonne la pochette de leur 3e album, une couleur qui appelle à l’évasion et la découverte de leur univers toujours si fertile et poétique. Le groupe français Feu! Chatterton formé en 2011 a sculpté ici une roche musicale délicate ajoutant aux langages des mots une musicalité électronique avec la collaboration du producteur Arnaud Rebotini. Porté par leur charismatique chanteur Arthur, on entre avec fascination dans leur monde à fleur de peau où ils abordent insatiablement le monde qui nous entoure. Prêt à partir dans le monde de Feu!Chatterton ? 3… 2… 1… écoutez ! »

« Sassy And Strong – Forgotten Sides From Nashville’s Finest Ladies (1967-1973) » (2021) (Country Soul) (Label : The Omni Recording Corporation) (Vinyle uniquement) proposé par Nicolas C. (Bibliothèque de Bordeaux)

« A l’ombre d’hymnes comme « These boots are made for walkin' » (Nancy Sinatra) et « Ode à Billie Joe » (Bobbie Gentry) se cachent de beaux moments musicaux qui sont souvent oubliés à l’image de toutes ces dames qui restent par chez nous de belles inconnues venues de Nashville : Sammi Smith, Norma Jean, Judy West… Voici un incroyable recueil de toutes ces sublimes chansons calquées sur le modèle des deux chansons précitées c’est dire qu’elles font la part belle au crossover musical entre la soul et la country blanche avec pour arrière fond le tourment, la crise d’identité profonde, les lamentations voir même les exaltations évangéliques. Certains de ces 45 tours originaux sont extrêmement rares et sont réédités ici pour la toute première fois. »

Hozier : « Wasteland, baby ! » (2019) (Alternative Rock) (Label : Columbia, Rubyworks) (CD / 2 LP) proposé par Margot D. (Médiathèques de Saint-Médard-en-Jalles)

« Cinq ans après son premier album éponyme et son titre engagé mondialement connu « Take me to church », Hozier revient en force pour notre plus grand plaisir. De la ballade folk en passant par des sons beaucoup plus rock, le chanteur irlandais ne commet aucune fausse note. On sent que la soul et le blues restent ces références et les 14 chansons qui composent cet album s’écoulent avec beaucoup de fluidité. L’artiste nous parle de sa vision du monde, parfois sombre mais qui sait rester optimiste. Un vrai coup de cœur pour la première chanson de cet album : « Nina cried Power » en featuring avec la grande Mavis Staples. Une chanson anti-oppression que chacun peut interpréter à sa guise. Une musique qui monte crescendo et des chœurs bien placés : que demander de plus ? Un album riche qui saura contenter vos oreilles ! »

Django Django : « Glowing in the dark » (Because Music) (2021) (Electro pop) (LP/CD) proposé par Elise R. (Médiathèque du Taillan-Médoc)

« Brexit, pandémie, vie culturelle à l’arrêt… il y avait de quoi décourager bon nombre d’artistes. Mais c’est sans compter sur les optimistes britanniques de Django Django, qui se sont saisis de cette ambiance morose pour façonner un album rempli d’espoir, de joie et qui donne envie de danser avec insouciance. Une pop enjouée et riche en effets, des expérimentations, quelques cordes… et un duo avec Charlotte Gainsbourg qui apporte beaucoup de fraîcheur. »

Rhiannon Giddens : « They’re calling me home » (Nonesuch Variete) proposé par Solenne M. (Médiathèque Jean Degoul / Eysines) 

« Musicienne originaire de Caroline du Nord qui a étudié le chant lyrique, Rhiannon Giddens ouvre les frontières du folk américain depuis plusieurs années. Ici accompagnée du multi-instrumentiste italien Francesco Turrisi, elle revient sur l’essence même de son travail avec cet album réalisé pendant le confinement. Agrémenté de chansons traditionnelles et de compositions originales, au son du violon, du banjo, cette talentueuse artiste propose un album profond, un retour aux sources, aux paysages arides et mystiques. »

Thibault Cauvin : « Films » (2021) (Musique Classique / Musiques de films) (Sony Classical)  proposé par Sylvette P. (Médiathèque Jean Vautrin Gradignan)

« 18 réinterprétations de grands thèmes de musique de film offertes par Thibault Cauvin. Un beau voyage dans le cinéma par un guitariste virtuose et de surcroît bordelais ! »

Delgres : « 04:00 AM »  (2021) (Blues rock créole) (Label : PIAS / Recordin’) proposé par Solenne M. (Médiathèque Jean Degoul / Eysines) et par Sylvette P. (Médiathèque Jean Vautrin Gradignan)

« Delgres met le feu au réveil matinal de ceux et celles qui se lèvent tôt pour travailler ! Ce titre d’album marque un point de départ à l’évocation des luttes sociales passées et futures. Leur nom scénique est directement lié à l’Histoire, en faisant référence au nom de ce colonel antillais anti-esclavagiste officiant en Guadeloupe du temps des troupes Napoléoniennes. Le trio blues-rock créole continue ainsi sa route fort d’un premier album en 2018. Ils conjuguent leur blues rock aux textes créoles faisant écho aux douleurs passées d’hier et d’aujourd’hui. 4:00 AM clame au son du sousaphone et aux chants de Pascal Danaë des thèmes qui leur tiennent à cœur. Il n’est jamais trop tôt pour écouter un bon album ! »

« Delgres, un nom de groupe symbolique car il rend hommage à l’héroïsme de Louis Delgrés, un héros incontournable de la lutte contre l’esclavage dans les Antilles françaises. Le trio (un guadeloupéen élevé à Argenteuil, un nantais et un parisien de la Creuse comme ils se définissent) propose des chansons en créole qui parlent de déracinement, de racisme, du travail ouvrier, de souffrances au quotidien, (..). Il nous raconte des histoires mais sans être dans la revendication. D’ailleurs si on ne comprend pas le créole on s’attachera vite à la musique : batterie, soubassophone et guitare Dobro. Le trio créole nous fait voyager vers les Caraïbes, la Nouvelle-Orléans, l’Afrique dans un syncrétisme joyeux et enthousiasmant. »

Rone : « Rone & friends » (Infiné) (2021) (Electro / Ambiant) (LP/CD) proposé par Elise R. (Médiathèque du Taillan-Médoc)

« 2020 : alors que le DJ français Rone, toujours très inspiré, présente sa création ‘Room with a view’ mêlant la danse aux arts visuels, le confinement vient mettre un terme aux représentations d’un spectacle qui s’annonçait très abouti. L’arrêt est brutal, déstabilisant, mais Rone va vite se lancer dans un nouveau projet : il envoie des idées, des pistes sons à des amis artistes ; libre à chacun de faire vivre ce duo distancié en y apportant son univers. Les compositions planantes et cinématographiques de Rone mettent aussi bien en valeur la voix haute de l’artiste Laura Etchegoyen comme celle sensuelle de Camélia Jordana, qui chante le titre ‘La nuit venue’, extrait du long-métrage pour lequel Rone a obtenu le César de la meilleure musique originale. Titres désabusés avec Odezenne, érotiques avec Alain Damasio, évanescents avec Dominique A… le résultat est concluant et nous transporte, dans cet album particulièrement fédérateur et homogène. »

King Khan Unlimited : « Opiate Them Asses » (2021) Garage Rock (Label : Bargain Bin Records) (Vinyle uniquement) proposé par Nicolas C. (Bibliothèque de Bordeaux)

« Personnage clé de la scène rock garage depuis plus de 20 ans, d’abord au sein des Spaceshits puis sous son nom, notre canadien préféré (installé en Allemagne depuis un moment déjà) s’acoquine le temps d’un album haut en couleurs avec ses potes de la scène garage bordelaise par le biais de cet album produit en fait avec les deux Magnétix et Frédovitch. King Khan revient à une formule plus « rock » délaissant un temps le côté rhythm & blues / soul funk tel qu’il le développait avec son groupe The Shrines. A l’image de « Play Safe » , les morceaux proposés ici sont d’excellentes factures. Get it while you can ! »

Mogwai : « As love continues » (2021) (Post-rock) (Label : Rock Action Records) (2 LP / CD) proposé par V. Grimaud (Bibliothèque de Bordeaux Mériadeck) et par Elise R. (Médiathèque du Taillan-Médoc)

« As the love continues est le dixième album de Mogwaï, groupe de post-rock britannique actif depuis 1995. Conçu au début de la crise du Covid-19, l’album n’est certainement pas le plus représentatif du genre, mais c’est ce qui fait sa force : plus direct, plus accessible et plus varié que les compositions post-rock traditionnelles, il distille un mélange très bien dosé d’électro et de rock instrumental tout au long d’une tracklist particulièrement bien réfléchie qui nous rappelle que l’ordre des morceaux, ça se respecte. L’album a connu un fort succès en se hissant à la première place des charts au Royaume-Uni, fait rare qui a surpris les membres du groupe eux-mêmes, le post-rock étant plutôt une affaire de spécialiste. Peut-être la mélancolie qui s’en dégage a-t-elle bien accompagné les britanniques pendant la crise… On recommanderait ce dernier opus uniquement pour le single Richie Sacramento, seul morceau chanté de l’album qui a la fâcheuse tendance à rester dans les oreilles. »

« Si la musique de Mogwai inspire toujours un road-trip, on est loin d’un départ en vacances sous la chaleur et dans les bouchons. Pour apprécier le nouvel album du groupe post-rock mythique de Glasgow, le principe est simple : seul dans sa voiture, le son assez élevé, on se laisse une nouvelle fois emmener dans un voyage étonnant, principalement instrumental, où l’ambiance cinématographique propre au groupe écossais agit comme autant d’invitations à l’évasion. Tout en intensité, flirtant entre guitares saturées et touches électroniques, Mogwai compose une nouvelle fois la bande-son parfaite de votre film. Preuve qu’après 25 ans d’existence, le groupe réussit toujours à nous surprendre et nous convaincre. »

Bob Dylan : « Springtime In New York: The Bootleg Series Vol. 16 / 1980-1985 » (Folk Rock) (Label : Columbia) (The Bootleg Series Vol. 16) (Coffret 5 CD) proposé par Nicolas C. (Bibliothèque de Bordeaux)

« On dit souvent que Bob a perdu sa voie dans les années 80, dit une source proche du label de Dylan. Mais il cherchait sa voie. Cet ensemble en est une preuve. »

« Springtime In New York : The Bootleg Series Vol. 16 (1980-1985) se concentre sur les chansons enregistrées par Bob Dylan pour « Shot of Love », « Infidels » et « Empire Burlesque ». Ce qu’on a appelle communément sa période chrétienne, du début des années 80. Ce coffret regroupe 57 titres sur 5 CD en format Deluxe accompagné d’un livre avec des photos inédites de l’époque et des notes de l’écrivain écossais Damien Love. Ces titres sont pour la plupart des titres débarrassés de tous les oripeaux qui plombèrent pas mal des productions des années 80 (enregistrement digital des instruments). On redécouvre cette période musical de Robert Zimmerman avec enchantement ! »

Arthur Sàtan : « So far, So good » (2021) (Pop) (Label : Born Bad Records) (LP / CD) proposé par Elise R. (Médiathèque du Taillan-Médoc)

« Echappé du groupe bordelais J.C. Satàn, Arthur Satàn en a gardé le pseudo mais pas le style. Pour son premier album solo, composé pendant le 1er confinement et sorti chez Born Bad Records, le multi-instrumentiste s’est replongé dans ses souvenirs musicaux d’enfance… et quand on a les Kinks, les Beatles ou Brian Wilson comme références, le tout combiné à un grand talent d’écriture, le résultat est forcément là. Avec son propre studio d’enregistrement Arthur Larregle s’est occupé de tout, prenant le temps d’ajouter piano, clavier, mellotron au service de mélodies qui restent en tête. L’album ‘So far, so good’ est une pépite pop, riche en ballades élégantes et lumineuses qui font découvrir une autre facette d’Arthur Satàn. »

The Volunteered Slaves : « SpaceShipOne » (Jazz Rock) (Label : Day After Music)  proposé par François P., (Médiathèque Jean Vautrin Gradignan)

Cette formations parisienne perpétue l’héritage jazz en le modernisant par le métissage. Ici des grooves imparables et de synthétiseurs venant donner sens au titre de l’album, dont le thème est donc l’espace. L’influence d’Herbie Hancock n’est pas loin et le claviériste n’aurait pas renié certaines compositions de l’album. »

The Reflectors : « Faster Action » (Power Pop) (Label : Snap!! Records) proposé par Nicolas C. (Bibliothèque de Bordeaux)

« Auteurs en 2020 d’un fantastique album intitulé « First impression », les californiens remettent la main à l’ouvrage un an après et nous livrent encore un fois un superbe album de power pop. Ces deux albums, unanimement salués par la critique, nous révèlent des morceaux d’excellente facture. On pense vraiment à ce qui s’est fait de mieux dans le genre, au « Jesus of cool » de Nick Lowe, au « Million Miles Away » des Plimsouls de Peter Case ou au « Guitar Romantic » des regrettés Exploding Hearts par exemple ! Take it or leave it ! »

Les cadavres : « Existence saine » (1989 / Réédition 2020) (Dirty Punk, punk / Alternatif) (Label : Nineteen Something) proposé par Sylvain C. (Bibliothèque de Bordeaux Mériadeck)

« Depuis leur premier concert en 1981, Les Cadavres n’ont pas manqué d’aligner quelques centaines de concerts pour fuir l’urgence d’un ennui omniprésent, et surtout se créer un public certes peu comparable en nombre et en style à celui de Serge Lama, mais régulier et fidèle, ainsi qu’une crédibilité en acier trempé. Ils ont également commis une série de vidéos déjantées ainsi qu’un premier album tubesque « Existence Saine » qui a montré que, sans renier leur addiction à un punk rock increvable et millésimé, Les Cadavres avaient su digérer leurs influences premières et devenir uniques dans un style pourtant balisé de tous côtés.  »

The Dave Kusworth Group :  » The Brink » (2009 / Réédition 2021) (Alternative rock) (Label : Jack Of Hearts Records) proposé par Nicolas D. (Bibliothèque de Bordeaux Mériadeck)

« On se souviendra d’Iggy Pop. On se souviendra de Mick Jagger. On se souviendra de Marc Bolan. Et aussi de Syd Barrett. Peut-être est-ce que ces types sont déjà morts et que ce qui joue et chante pour eux, sur notre platine ou sur les scènes du monde n’est déjà qu’un lointain souvenir de ce qu’ils étaient de leur vivant. Dans le rock comme ailleurs devenir un souvenir ou l’ombre de soi-même est déjà un privilège. On se souviendra pendant quelques années encore de tous ces types. Pendant dix ou vingt ans, il y aura quelques gars qui en parleront. Ce n’est pas grand chose mais personne ne se souviendra de Dave Kusworth. C’est quelque chose de certain. Il ne faut pas s’en formaliser, ni s’en plaindre. Il est possible que quelques centaines de personnes écoutent encore sa musique pendant quelques années. Des gens qui comme nous s’y seront replongés à l’annonce de sa mort et puis qui, comme nous, n’y reviendrons plus. Ce n’est pas un drame. Il y a des vies qui ne dépasseront pas le seuil de la mort. C’est la loi du sport, de l’art et de l’existence humaine en général. Ce n’est pas pour autant qu’elles sont négligeables et diminuées. Dire que les gens devraient entonner les chansons de Dave Kusworth parce qu’elles sont excellentes est une sottise. Son oeuvre est si précieuse et délicate, si précise et délicieuse qu’elle mérite de sombrer dans l’oubli comme on laisserait tomber une rose qui a tout offert de sa beauté et de son parfum, une fois la semaine écoulée. » (Lire la suite ici)

Nancy Sinatra : « Start Walkin’ 1965-1976 » (2021) (Pop / Folk) (Label : Light In The Attic) proposé par Nicolas D. (Bibliothèque de Bordeaux Mériadeck)

« Le répertoire de Nancy Sinatra n’a jamais aussi bien été restitué que sur cette anthologie ! Comme pour Lee Hazlewood, son pygmalion, le label Light in the Attick débute une série de réédition de la Dame en haute restitution sonore. Si vous croyez tout savoir sur Nancy sans jamais l’avoir vraiment écouté… »

Holiday Ghosts : « North Street Air » (2021) (Alternative rock) (Label : FatCat Records) proposé par Nicolas D. (Bibliothèque de Bordeaux Mériadeck)

« Troisième album depuis 2017 pour ce jeune groupe du sud de l’Angleterre. On pense aux productions du label américain K Records et notamment à celles de Beat Happening. Vraiment addictif ».