Les bibliothécaires musicaux des bibliothèques de Bordeaux Métropole vous présentent leurs coups de cœur de l’année 2020 ! A vos écouteurs !
Voyou : “Des confettis en désordre” (Entreprise) (2020) (EP) (Pop / Chanson) (par Maxime R., Bibliothèque de Bègles)
Ce voyou de Thibaud Vanhooland continue sur sa lancée et nous propose (après le très réussi “Les Bruits de la Ville), de brillantes chroniques musicales et poétiques abordant le quotidien morne ou merveilleux avec un talent pour l’écriture indéniable et d’enthousiasmantes trouvailles musicales qui pourront évoquer pour certain autant la nouvelle scène française (On pense entre autres à Olivier Marguerit) que le malicieux Louis Chedid ou décalé Richard Gotainer. Pour ne rien gâcher, le Lillois multi-instrumentiste (Piano, trompette, guitare, machines…) propose des concerts drôles énergiques, débridés et tendres qui redonnent le sourire, ce qui en ces temps étranges vous l’avouerez, n’est pas négligeable !
The Sorcerers » In search of the lost city of the monkey god » (ATA Records) (2020) (CD) (Ethio-jazz / Funk)
par Sébastien H., Bibliothèque des Capucins/Saint-Michel : « Second album pour le trio de Leeds, fausse bande originale d’un film perdu plongeant dans une jungle exotique sur les traces de Duke Ellington (celui de l’album « Far East Suite »), Lalo Schifrin (quand il produisait le vibraphoniste Cal Tjader ) et l’éthio-jazz de Mulatu Astatke. »
par le Centre Musique, Bibliothèque Bordeaux Mériadeck : « Bande son d’un film imaginaire lascif, exotique et mystérieux, le groupe anglais The Sorcerers propose, avec « In search of the lost city of the monkey god », un album de jazz éthiopien aux pulsations funk. Aux solides fondations funk du groupe, cheville ouvrière du label ATA Records basé à Leeds, flûtes, clarinettes basses, xylophones et vibraphones offrent un contrepoint mélodique et atmosphérique. Pour une quête improbable, habitée d’un groove humide, au sein d’une jungle imaginaire et inquiétante. »
Hanni El Khatib : « Flight » (Innovative Leisure) (2020) (CD) (rock garage) (par Elise R., Médiathèque du Taillan-Médoc)
Le californien Hanni el Khatib opère un virage très déroutant avec l’album Flight. On cherche les guitares saturées, le garage rock teinté de blues… mais on y rencontre beaucoup de sonorités trip-hop, funk, reggae… Le musicien cherche-t-il son style ? Non, Hanni El Khatib teste, se renouvelle, revient à ses influences hip-hop adolescentes, évoque ses démons et accidents de parcours dans une écriture cathartique, parfois avec un humour grinçant. Le musicien, qui cite aussi bien le rappeur RZA que Nick Cave, Iggy Pop ou Louis Armstrong comme influences, nous propose un album court, surprenant, qu’il faudra écouter à plusieurs reprises pour en apprécier l’unité. Déconcertant mais terriblement efficace.
The Allergies : Say the word (Jalapeno Records) (2020) (CD) (Funk – Hip hop) (par Solenne M., Médiathèque d’Eysines)
Le quatrième album du duo de Bristol (composé de Rackabeat et DJ Moneyshot), réussit son alliance entre hip-hop et funk ! Cet opus vous donnera l’envie de rejoindre la piste de danse … et que le groove soit en vous !
Slift : « Ummon » (Vicious Circle) (2020) (CD) (Rock Psychédélique) (par le Centre Musique, Bibliothèque Bordeaux Mériadeck)
A travers les 11 titres très radioactifs de UMMON, c’est un véritable torrent de notes de guitares saturées et de riffs psychédéliques que fait couler SLIFT dans nos oreilles gourmandes, avec ici et là des accents, Garage (Umon), Stoner, Progressive (Son Dong Cavern, Sonar), Krautrock (Lions, Tigers and Bears) ou Hard Rock 80’s (tendance Motorhead?).
Mickey 3d (feat. Bigflo & Oli) – « Respire 2020 » – (Parlophone) (2020) (CD) (par Thierry C., Médiathèque de Cenon)
17 ans après le texte de Mickey3d est malheureusement d’actualité, pire on respire à travers un masque
Rodolphe Burger : « Environs » (Dernière Bande Music, Paris) (2020) (CD) (Chanson francophone / Rock) (par Julien M., Bibliothèque Jean de La Ville de Mirmont)
Nous retrouvons ici le poète musical alsacien en totale liberté pour son dernier bel album studio, riche de remarquables compositions inédites et de quelques reprises jubilatoires.
Sophie Alour : « Joy » (Music From Source) (2020) (Jazz / Musique égyptienne) (par François P. , Médiathèque Jean Vautrin de Gradignan)
La saxophoniste rencontre le oudiste égyptien Mohamed Abozekry, s’éloignant de l’esthétique jazz pour un son hybride propre aux cinq musiciens jouant sur le disque.
Serge Gainsbourg : « Enregistrement public au Théâtre le Palace » (Mercury records) (1980 – Réédition 2020) (CD) (Reggae / Chanson francophone) (par Nicolas C., Bibliothèque de Bordeaux)
Pour fêter les 40 ans de la captation des concerts reggae de Gainsbourg au Théâtre Le Palace à Paris, Mercury nous propose un nouveau mix complet de son tour de chant. Eau et gaz à tous les étages !
Khruangbin : « Mordechai » (Dead Oceans) (2020) (Surf funk psyché) (par François P. , Médiathèque Jean Vautrin de Gradignan)
Le trio américain, coqueluche des festivals du monde entier, réalise l’exploit de toucher à tous les genres (surf music, funk, rock psyché, dub, gammes espagnoles et orientales…) tout en gardant un son cohérent, qui lui est propre et qui le rend si reconnaissable.
Barbara Carlotti : « Corse, île d’amour » (Elektra) (2020) (CD) (chanson francophone)
Elise R., Médiathèque du Taillan-Médoc : « Le sixième album de Barbara Carlotti est un hommage à la Corse et à ses propres racines : elle se saisit d’airs entendus dans sa jeunesse qu’elle reprend, modernise, nous chante en français si nécessaire pour nous faire apprécier la beauté des textes. Bien loin des polyphonies habituellement entendues la chanteuse s’accompagne d’artistes corses : Pierre Gambini, Carmin Belgodère ou Bertrand Burgalat (qui a grandi sur l’Ile de Beauté) pour des interprétations à mi-chemin entre un répertoire Corse authentique et des arrangements pop très actuels, en harmonie avec l’univers musical habituel de la chanteuse. Le titre « La ballade de chez Tao », ode à la Corse écrit par Jacques Higelin, est repris ici par Barbara Carlotti en duo avec la fille de celui-ci, Izia, comme une transmission assumée. Les airs corses et leur thèmes inspirés par la mer, l’exil ou le retour aux racines sont ici un trésor arrangé et modernisé avec soin, danse une ambiance générale plutôt mélancolique qui met en valeur chaque morceau. »
Solenne M., Médiathèque d’Eysines : « C’est d’abord une voix sublime, qui interpelle à chaque album de Barbara Carlotti. Un sixième opus qui rend hommage à l’Ile de Beauté. Reprises et traductions accompagnées d’arrangements subtils sont de mise pour aborder plus intensément les airs qui ont bercés son enfance. »
Lou and the Yakuza : Gore (Columbia Records) (2020) (par Sylvette P., Médiathèque Jean Vautrin Gradignan)
Encore un talent venu de notre voisine la Belgique ! La chanteuse Lous (anagramme de Soul) and the Yakuza (son groupe accompagnateur) détonne dès son premier album. Ce n’est pas du hip-hop ni du R&B ni de la pop ni de la chanson ! Au fil des titres la jeune chanteuse de 23 ans oscille d’un style à l’autre et les mélange. Lous and the Yakuza englobe tout, assimile tout et son album en est le reflet. Une voix magnifique, des textes puissants et un univers à part : Lous and the Yakuza est une artiste à côté de laquelle il ne faut surtout pas passer.
Sayonara Wild Hearts (Annapurna Interactive) (2019) (Jeu vidéo) (par François P. , Médiathèque Jean Vautrin de Gradignan)
Sorti fin 2019 et lauréat de nombreux prix, ce jeu vidéo n’a pas rencontré un succès commercial à la hauteur de son succès critique et mérite bien un peu d’exposition ici. Très court, visuellement unique, il est pensé comme une expérience immersive, guidé par une bande-son synthwave composée pour l’occasion qui rythme les différents niveaux. Le jeu est conçu comme un album de musique, et vous en sortirez d’ailleurs sûrement avec quelques refrains bloqués dans la tête.
Lionel Suarez, Airelle Besson, Vincent Segal, Minino Garay : Quarteto Gardel (Bretelle Prod) (2018) (CD) (Jazz) (par Solenne M., Médiathèque d’Eysines)
Sublime hommage à Carlos Gardel, emblématique figure du tango. Lionel Suarez a réuni des musiciens de choix pour l’accompagner dans cette danse. Avec la trompettiste Airelle Besson, le violoncelliste Vincent Segal et le percussionniste argentin Minino Garay, le quartet garde l’emprunte du maître. Entre compositions et réinterprétations, ils ont su s’inspirer de son œuvre pour en créer une nouvelle.
Sophie Rosemont : « Black Power : L’avènement de la pop culture noire américaine » (GM Editions) (2020) (Documentaire sur la culture afro américaine des années 60/70) (par Nicolas C., Bibliothèque de Bordeaux)
Un beau document pour qui voudrait comprendre le basculement de la culture afro américaine vers une forme de radicalisation vis-à-vis du pouvoir blanc dominant : droits civiques, musique, cinéma sont convoqués pour mieux comprendre ce « Black Power » qui fait écho 50 ans plus tôt au « Black Lives Matter » d’aujourd’hui.
Oldelaf , Les Joyeux Urbains et Féloche : « Joe Dassin pour les enfants » (Formulette Production) (2019) (CD) (Musique pour enfant) (par Solenne M., Médiathèque d’Eysines)
Un album pour découvrir ou redécouvrir un des chanteurs les plus emblématiques des années 70. Des artistes de la scène française (Oldelaf, Les Blérots de R.A.V.E.L.,Les Joyeux Urbains, Chloé Lacan et Féloche) se sont regroupés pour reprendre dix chansons incontournables de son répertoire.
Nicolas Bedos & Anne-Sophie Versnaeyen : « La belle époque » (Milan records) (2019) (CD) (Musique de film) (par Solenne M., Médiathèque d’Eysines)
Il croit « beaucoup à l’importance de la musique » dans ses films, Nicolas Bedos, réalisateur et compositeur de plusieurs morceaux de La belle époque, couronnée de trois Césars. Si nous nous accordons à dire qu’une bande son et ses musiques font partie intégrante d’un film et lui apportent une certaine cohérence, voire un fil conducteur, celle-ci tient toutes ses promesses !
Playlist des coups de cœur musicaux 2020, épisode #1 :
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